KING MO - Sweet Devil (Live - 2011)
Titles :
01 No use denying (S. Nederlof/P. Bee)
02 Suits me right (J. van Bussel)
03 Sweet devil (P. Bee)
04 Soundcheck (King MO)
05 Big legged woman (I. Tolbert)
06 Make it right (C. Franssen/P. Bee)
07 The milkman (P. Bee)
08 Gladrags (B. Small)
09 Ain’t nobody’s business if I do (P. Grainger/E. Robbins)
Personnal :
Sjors Nederlof : Guitars
Phil Bee : Vocals
Henk Punter : Drums
Colly Franssen : Hammond C3 - Background Vocals
Roelof Klijn : Bass
Roy Brezinski : Sound engineer - Producer
Du blues néerlandais au programme, ça vous dit ? Attention, pas n’importe quel groupe de blues néerlandais : King Mo collectionne les récompenses, en particulier avec cet album que je vais avoir l’honneur de vous chroniquer, et qui a déjà remporté le titre de CD de l’année 2010 (oui, je sais, nous avons déjà deux albums de retard, dont un autre Live début 2011!) de la Dutch Blues Foundation, autrement dit la fondation néerlandaise du blues, ainsi que le Dutch Blues Awards du meilleur CD tandis que leur prodige gaucher Sjors Nederlof récoltait celui du « best guitarist » ! Bref, vous l’avez deviné, nous avons dans nos oreilles une des meilleures formations du Benelux, si ce n’est la meilleure formation batave du moment. Et le blues, dans l’autre pays des fromages, ça vaut quoi ?
Je ne saurais établir de généralités mais pour ce qui est de King Mo, nul doute que la formation ne semble pas avoir volé ses récompenses, dans le style blues texan avec un guitariste très influencé par le regretté Stevie Ray Vaughan. La plupart des morceaux de ce disque ont en outre l’avantage d’être des compositions originales, ce qui en renforce l’intérêt. Le fait de bénéficier d’un chanteur spécialisé, dont l’amusant pseudo sonne de manière particulière aux oreilles des connaisseurs de Rory Gallagher, à défaut d’alerter les auditeurs sur une page étrange de l’histoire du Royaume-Uni, permet, grâce à la diction soignée de ce dernier, de bien suivre les paroles des chansons, malgré une tendance un peu trop répandue en ce moment à « chevroter », heureusement pas tout le temps dans le cas qui nous occupe, pour donner au chant une emphase artificielle. Je ne suis pas très fan… La rythmique solide et pas dénuée de capacités à varier son jeu ou à faire passer au passage quelques subtilités tient plutôt bien la route, l’orgue de Colly Franssen, assez présent lui aussi et capable de donner d’excellentes réparties musicales, permet au groupe de ne pas tourner en rond autour de son guitariste, et les musiciens semblent s’accorder une part non négligeable de liberté d’improviser, pas toujours dans un ordre militaire, certes, mais cette joyeuse liberté d’expression participe au charme de l’ensemble. De même les compositions affichent un caractère assez varié pour ne pas s’ennuyer, et pour échapper au syndrome « Double Trouble », si vous voyez ce que je veux dire…
Tout ceci concourt à m’inciter à vous pousser vers une écoute attentive de la galette : le boulot bien fait s’écoute toujours avec plaisir, et ensuite c’est aux goûts et aux couleurs de décider, mais les oreilles sensibles à la note bleue et les fans de SRV peuvent se lancer sans problème dans l’aventure. M’est pourtant d’avis que, malgré la qualité du présent opus, enregistré en live, je vous le rappelle, nous avons là un gang qui doit montrer encore plus ses qualités quand on assiste dans la salle à leur prestation sur scène. King Mo, un groupe à vivre ? A vous de décider !
Y. Philippot-Degand